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Comment le Reiki m'a réappris à écouter le silence



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Il y a une époque (pas si lointaine) où je fuyais le silence. Pas comme si elle était la peste, il ne faut pas exagérer non plus, mais disons que je l'évitais comme si elle était ni plus ni moins qu'une présence encombrante, de celles qui s’imposent sans qu’on les ait invitées. J’avais souvent besoin de bruit, de paroles, de musiques, de notifications, de tout ce qui pouvait remplir le vide et donner l’illusion d’un mouvement permanent. Le silence me renvoyait trop à moi-même, à ce que je ne voulais pas entendre, à ces pensées qui s’agitaient dans les recoins de mon esprit dès que la vie extérieure se taisait. Puis le Reiki est entré dans ma vie. J’ai d’abord cru que c’était un outil de soin parmi tant d’autres, une méthode de relaxation, un moyen de calmer un peu la tension que je portais depuis des années. Je n’avais pas compris que ce serait bien plus que cela, que ce serait un chemin vers l’intérieur, vers ce territoire où le silence n’est plus vide mais vibrant, vivant, presque habité. Ce n’est pas venu en un jour, ni même en une séance. Le Reiki m’a apprivoisé lentement, avec la patience digne d’une source qui creuses son sillon dans la terre. Les premières fois où j’ai posé les mains sur quelqu’un, j’étais encore dans le mental, à guetter une sensation, une réaction, quelque chose de visible. Puis, au fil du temps, j’ai commencé à percevoir l’invisible. Et c’est dans cet invisible que le silence a refait surface, discret d’abord, comme une respiration subtile entre deux souffles, puis de plus en plus présent, jusqu’à devenir le cœur même du soin.


Le silence du Reiki n’est pas l’absence de sons. C’est un espace suspendu, une parenthèse dans le tumulte du monde, où plus rien ne cherche à prouver quoi que ce soit. J’ai appris à ne plus remplir les vides, à laisser venir, à accueillir ce qui est là sans chercher à le nommer. Au début, c’était inconfortable. Quand je restais dans cette immobilité, je sentais remonter des émotions enfouies, des doutes, des colères, des souvenirs dont je croyais m’être défait depuis longtemps. Mais au lieu de lutter, j’ai appris à écouter. C’est étrange, parce qu’écouter le silence, c’est aussi écouter ce qui résiste à soi. C’est observer la tempête intérieure se calmer d’elle-même, sans intervenir. Avec le temps, ce qui me semblait vide s’est mis à résonner, comme si chaque silence contenait une réponse qu’aucune parole n’aurait su formuler. En soin, il y a ces moments suspendus où plus rien ne se passe en apparence, et pourtant tout se joue là, dans cette densité invisible où le corps, l’âme et la conscience se rejoignent. C’est là que j’ai compris que le Reiki n’était pas une pratique extérieure, mais une écoute intérieure, une manière d’habiter le monde autrement. Le silence devenait un compagnon, une présence à aimer. Il portait en lui une intelligence qui dépassait la mienne, une sagesse qui ne disait rien mais montrait tout.



L'absence, cette force invisible du silence
L'absence, cette force invisible du silence

Plus j’avançais dans ma pratique, plus je constatais que ce silence transformait ma façon d’être avec les autres. Avant, je pensais qu’aider quelqu’un signifiait lui expliquer, trouver les mots justes. Aujourd’hui, je sais que parfois, le vrai soutien ne passe pas par les mots. Il passe par cette qualité de présence qu’on offre sans condition, par le regard, par la respiration partagée, par cette écoute silencieuse qui permet à l’autre de s’entendre lui-même. Le Reiki m’a appris que ce n'était rien qu'une forme d’amour inconditionnel. Dans les séances, quand mes mains se posent et que tout devient calme, je sens parfois que les âmes se parlent à travers ce silence, que des choses se réparent sans qu’on ait besoin d’y toucher. J’ai vu des visages s’adoucir, des larmes couler sans raison apparente, des épaules se relâcher après des mois, des années de tension. Ce ne sont pas mes mains qui font cela. C’est ce silence-là, celui qui relie, celui qui accueille, celui qui ne juge pas. En sortant d’une séance, il m’arrive encore d’être troublé par ce que j’ai ressenti sans l’avoir compris. Il y a une humilité dans le silence qui m’apaise énormément, comme si je retrouvais, à travers chaque soin, une forme de prière silencieuse adressée à la vie elle-même.


Avec le temps, ce silence a débordé du cadre du soin pour s’inviter dans ma vie quotidienne. Je l’entends maintenant dans les moments les plus simples, dans le chant d’un oiseau, dans le bruit de la pluie sur la vitre, dans le souffle du vent le matin quand j’ouvre la fenêtre. J’ai appris à ne plus avoir peur de ne rien faire, de ne rien dire, de ne rien vouloir prouver. Il m’arrive de rester des minutes entières sans penser à rien, juste à sentir cette paix qui monte de l’intérieur. C’est dans ces instants que je comprends à quel point le Reiki a transformé ma perception du monde. Il ne s’agit pas seulement de transmettre de l’énergie, mais de vivre en état de résonance avec elle. Il contient la réponse à tout ce qu’on cherche à l’extérieur. Il me rappelle chaque jour que c'est dans la force du vide, dans cet espace intérieur où tout se pose, que je me retrouve. Le silence est devenu ma maison. Il ne me fait plus peur, il m’enveloppe et me guide.


Et quand je me perds à nouveau dans le brouhaha du quotidien, il me suffit de poser les mains, de respirer, et d’écouter. Car dans le fond, c’est toujours lui, ce compagnon infatigable, qui m’enseigne, encore et encore, à revenir à moi.

 
 
 

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